La rhinoplastie conservative

LA RHINOPLASTIE CONSERVATIVE

Le nez est souvent le reflet de votre personnalité.

La chirurgie du nez est en pleine évolution, notamment grâce à la rhinoplastie conservative qui permet de garder un nez naturel.

La rhinoplastie de préservation a pour objectif fondamental de remplacer la résection par la préservation, l’exérèse par la manipulation et la reconstruction secondaire par des révisions minimes. La rhinoplastie de préservation repose sur de nouvelles études anatomiques, des techniques de sutures avancées et un affinement des techniques chirurgicales.
Votre chirurgien vous fournira toutes les informations nécessaires sur cette technique afin de faire le meilleur choix en fonction de votre anatomie.

DÉFINITION, OBJECTIFS ET PRINCIPE

Le terme de « rhinoplastie » désigne la chirurgie plastique et esthétique du nez. L’intervention se propose de modifier la morphologie de la pyramide nasale (soit partiellement, soit dans son ensemble) et vise aussi parfois à corriger d’éventuels problèmes de respiration nasale.

Une rhinoplastie peut être réalisée isolément ou être associée, si nécessaire, à d’autre gestes complémentaires au niveau de la face, en particulier à une génioplastie (modification du menton, parfois réalisée dans le même temps opératoire pour améliorer l’ensemble du profil).

L’intervention vise à remodeler le nez pour l’embellir. Il s’agit de corriger spécifiquement les disgrâces présentes, qu’elles soient congénitales, consécutives à un traumatisme, ou dues au processus de vieillissement.

Le but est d’obtenir un nez d’aspect naturel, s’harmonisant dans ses rapports avec les autres traits du visage, convenant à la psychologie et à la personnalité du patient, et répondant aux demandes de ce dernier.

Le principe est, à partir d’incisions dissimulées dans les narines, de remodeler l’os et le cartilage qui constituent l’infrastructure solide du nez et lui confèrent sa forme particulière. La peau recouvrant le nez devra se réadapter et se redraper grâce à son élasticité sur cette charpente ostéo-cartilagineuse qui a été modifiée. Ce dernier point souligne l’importance de la qualité de la peau dans l’obtention du résultat final. On comprend ainsi qu’une rhinoplastie ne laisse pas habituellement de cicatrice visible sur la peau.

Lorsqu’une obstruction nasale gênant la respiration existe, elle sera traitée dans le même temps opératoire, qu’elle soit due à une déviation de la cloison ou à une hypertrophie des cornets (formations osseuses présentes dans les fosses nasales

L’intervention, pratiquée aussi bien chez la femme que chez l’homme, peut être effectuée dès la fin de la croissance, c’est- à-dire à partir d’environ 16 ans.

Elle peut éventuellement être prise en charge par l’assurance maladie sous certaines conditions.

AVANT L’INTERVENTION

Les motivations et les demandes du patient auront été analysées. Une étude attentive de la pyramide nasale et de ses rapports avec le reste du visage aura été faite, ainsi qu’un examen endo-nasal.

Le résultat escompté pourra être simulé par retouches de photographies ou morphing informatique. L’image virtuelle, ainsi obtenue ne constitue qu’un projet qui peut aider dans la compréhension des désirs et des attentes des patients. Cependant, on ne peut en aucune manière s’engager à ce que le résultat réalisé lui soit en tout point superposable.

Un bilan pré-opératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions.

Le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.

Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.L’arrêt du tabac est vivement recommandé avant l’intervention.

Il est fondamental de rester à jeun (ne rien manger ni boire) 6 heures avant l’intervention.

TYPE D’ANESTHÉSIE ET MODALITÉS D’HOSPITALISATION

Type d’anesthésie

Habituellement l’intervention se pratique sous anesthésie générale. Toutefois, dans certains cas, une anesthésie locale approfondie par des tranquillisants administrés par voie intra-veineuse (anesthésie « vigile ») pourra suffire.

Le choix entre ces différentes techniques sera le fruit d’une discussion entre vous, le chirurgien et l’anesthésiste.

Modalités d’hospitalisation

L’intervention peut se pratiquer en « ambulatoire », c’est-à-dire en hospitalisation de jour avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance. Toutefois, selon les cas, une courte hospitalisation peut être préférable. L’entrée s’effectue alors le matin (ou parfois la veille dans l’après-midi) et la sortie est autorisée dès le lendemain ou le surlendemain.

L’INTERVENTION

Chaque chirurgien adopte des procédés qui lui sont propres et qu’il adapte à chaque cas pour corriger électivement les défauts en présence et obtenir les meilleurs résultats. Il est donc difficile de systématiser l’intervention. Toutefois, on peut en retenir des principes de base communs :

  • Incisions : Classiquement, elles sont dissimulées, le plus souvent à l’intérieur des narines ou quelquefois sous la lèvre supérieure, et il n’en résulte donc aucune cicatrice visible à l’extérieur.
    Parfois, pourtant, des incisions externes peuvent être requises : soit cachées à la base des ailes du nez si l’on doit réduire la taille des narines ; soit en travers de la columelle (pilier séparant les deux narines) afin de réaliser une rhinoplastie « ouverte » (permettant de découvrir l’infrastructure nasale), parfois utile quand les déformations sont importantes ou s’il s’agit d’une reprise chirurgicale.
  • Dissection : À partir de ces incisions, la charpente osseuse et cartilagineuse va être isolée en décollant la peau qui la recouvre à l’extérieur et la muqueuse qui la tapisse à l’intérieur.
  • Rectifications : L’infrastructure ostéo-cartilagineuse ainsi dégagée peut alors être refaçonnée selon le programme établi. Cette étape fondamentale peut mettre en œuvre une infinité de procédés dont le choix se fera en fonction des anomalies à corriger et des préférences techniques du chirurgien. On pourra ainsi rétrécir un nez trop large, réaliser l’ablation d’une bosse, corriger une déviation, affiner une pointe, raccourcir un nez trop long, redresser une cloison.
    Parfois, des greffons cartilagineux ou osseux seront utilisés pour combler une dépression, soutenir une portion du nez ou améliorer la forme de la pointe.
  • Sutures : Les incisions sont refermées avec de petits fils, le plus souvent résorbables.
  • Pansements et attelles : Les fosses nasales peuvent être méchées avec différents matériaux absorbants. Un pansement modelant est souvent réalisé à la surface du nez à l’aide de petites bandelettes adhésives. Enfin, une attelle de maintien et de protection, en plâtre ou en matière plastique ou métallique, est moulée et fixée sur le nez, pouvant parfois remonter sur le front.

En fonction du chirurgien, de l’ampleur des améliorations à apporter, et de la nécessité éventuelle de gestes complémentaires, l’intervention peut durer de 45 minutes à deux heures.

APRÈS L’INTERVENTION : LES SUITES OPÉRATOIRES

Les suites sont rarement douloureuses et c’est plutôt l’impossibilité de respirer par le nez (du fait de la présence des mèches ou des drains) qui constitue le principal désagrément des premiers jours.

On observe, surtout au niveau des paupières, l’apparition d’un œdème (gonflement) et parfois d’ecchymoses (bleus) dont l’importance et la durée sont très variables d’un individu à l’autre.

Il est recommandé de se reposer et de ne faire aucun effort les jours suivant l’intervention.

Les mèches ou les drains sont ôtés entre le 2ème et le 5ème jour post-opératoires. L’attelle est retirée entre le 5ème et le 8ème jour, où elle sera parfois remplacée par une nouvelle attelle plus petite pour encore quelques jours.

Le nez apparaîtra alors encore assez massif du fait de l’œdème et une gêne respiratoire sera encore présente, due au gonflement de la muqueuse et à la formation possible de croûtes dans les fosses nasales.

Les stigmates de l’intervention vont s’atténuer progressive- ment, permettant le retour à une vie socio-professionnelle normale après quelques jours (10 à 20 jours selon l’ampleur des suites).

Les sports et activités violentes sont à éviter les 3 premiers mois.

LE RÉSULTAT

Un délai de deux à trois mois est nécessaire pour avoir un bon aperçu du résultat, en sachant que l’aspect définitif ne sera obtenu qu’après six mois à un an de lente et subtile évolution.

Ce résultat est, le plus souvent, conforme aux désirs du patient et assez proche du projet établi en préopératoire.

L’intervention apporte une amélioration morphologique et esthétique le plus souvent tout à fait appréciable, ainsi qu’un bénéfice psychologique non négligeable.

Les modifications apportées par une rhinoplastie sont définitives, et seules surviendront des modifications mineures et tardives en rapport avec le processus naturel de vieillissement (comme pour un nez non opéré).

Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.

Cette Fiche d’information a été conçue sous l’égide de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SOF.CPRE)

Docteur Stéphane Raoult

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